Les confessions de saint Augustin, évêque d'Hippone: précédées de sa vie par S. Possidius, évêque de Calame
9781465669322
213 pages
Library of Alexandria
Overview
L’inspiration de Dieu, créateur et ordonnateur de toutes choses, et la pensée toujours présente de consacrer, moyennant la grâce du Sauveur, au service de la toute-puissante et divine Trinité, d’abord dans la vie laïque, et aujourd’hui dans le ministère de l’épiscopat, ce qui m’a été donné de lumières et d’éloquence, afin de contribuer à l’édification de la sainte et véritable Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’Église catholique, me font un devoir de révéler, touchant la vie et les mœurs de celui que la prédestination divine appela dans le temps marqué au sacerdoce, le saint prêtre Augustin, ce que j’ai pu voir de mes yeux ou entendre de sa propre bouche. Plusieurs de nos frères en notre sainte mère l’Église catholique nous ont laissé de semblables exemples, quand, cédant au souffle de l’Esprit saint, ils ont, soit de vive voix, soit par la plume, transmis à la pieuse curiosité des fidèles les actes de ceux qu’une commune grâce du Seigneur a faits si grands parmi les hommes et qui ont mérité de persévérer jusqu’à la fin. Ainsi je viens à mon tour, moi, le dernier des dispensateurs de la parole, je viens avec une foi sincère, cette foi jalouse de servir et de plaire au Seigneur des Seigneurs et aux âmes fidèles, rappeler l’origine, la vie et la fin de cet homme vénérable, ce que j’ai recueilli de lui-même, les faits dont j’ai été le témoin en cette longue suite d’années passées dans son intimité ; et ce n’est qu’autant que Dieu me prêtera son aide, que j’entreprends cette œuvre. Je prie toutefois la suprême Majesté pour qu’elle me donne de l’accomplir sans offenser la vérité du Père des lumières et sans offrir à la charité des fidèles enfants de l’Église le moindre sujet d’alarmes. Je ne rappellerai pas ici tout ce que le bienheureux Augustin, dans sesConfessions, raconte de lui-même, ce qu’il avait été avant de recevoir la grâce et ce qu’il devint après l’avoir reçue. Il voulut rendre ce public témoignage, de peur que, selon l’expression de l’apôtre, quelqu’un ne l’estimât au-dessus de ce qu’il se savait être, ou de ce que ses paroles faisaient connaître de lui ; suivant les voies de l’humilité sainte, ne voulant tromper personne, mais cherchant dans le bienfait de sa propre délivrance et dans les grâces qu’il avait déjà reçues la gloire de son Seigneur, non la sienne, et demandant les prières de ses frères pour les faveurs qu’il désirait encore. Car, d’après le témoignage de l’ange, « il est bon de tenir caché le secret du roi, mais il est glorieux de révéler et de publier les œuvres du Seigneur».