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Souvenirs du célèbre marcheur Gallot

9781465652683
213 pages
Library of Alexandria
Overview
Si j'ai eu l'idée de publier mes souvenirs d'un marcheur, c'est parce que dans ma longue carrière j'ai beaucoup vu et surtout énormément observé. J'avais collectionné de nombreuses notes, quasi quotidiennes. Un beau jour, il me vint à l'idée de relire celles que je n'avais pas égarées et que j'avais pu conserver au milieu de mes nombreuses et incessantes pérégrinations. En les parcourant, j'y retrouvai des faits curieux, des anecdotes intéressantes et il me parut bon de ne pas les conserver exclusivement pour moi, car je ne suis pas un égoïste. Je me résolus donc à les livrer à la publicité dans toute leur simplicité, sans chercher à les amplifier ou à les exagérer en me mettant en frais d'imagination pour leur donner une tournure romanesque. D'ailleurs, les faits que je relate dans ce volume ont assez — du moins d'après mon sentiment — d'attrait par eux-mêmes, sans qu'il soit besoin de les augmenter. D'autre part, je crois qu'ils perdraient beaucoup de leur saveur si, sous le prétexte de les développer, on les dénaturait. Ils n'auraient plus ainsi leur caractère propre, leur originalité personnelle. Chacun d'eux, ou du moins la plupart, pourrait servir de thème à une nouvelle particulière, et quelques-uns même suffiraient pour fournir le canevas d'un roman. Mais, ainsi que je l'ai dit précédemment, j'ai tenu à les narrer sans emphase, tels que je les ai vus ou qu'ils m'ont été racontés par des témoins oculaires. C'est ce qui fait que ce modeste volume contiendra beaucoup de choses en peu de pages et j'ai l'intime conviction que, alors que le lecteur aura commencé la lecture des premières pages, il y éprouvera un intérêt suffisamment vif pour la continuer jusqu'au bout et ne s'arrêter qu'au mot : Fin. Avant de clore ces quelques observations préliminaires que j'ai jugées nécessaires pour exposer à mes lecteurs dans quel esprit j'ai conçu mon œuvre, je leur dois déclarer qu'ils n'y trouveront au point de vue littéraire, aucune recherche, aucun apprêt. Je n'ai pas la prétention d'être un écrivain de haute envergure. En littérature, je suis un simpliste. Je ne connais pas les secrets du style académique ; par conséquent, je ne recherche pas les grandes périodes à effet. J'écris comme je parle, c'est-à-dire nettement mais simplement. Je compte donc non sur mon art d'écrire, mais sur l'intérêt des faits que je rapporte pour donner aux « Souvenirs du Marcheur Gallot » les qualités qui doivent faire son succès auprès de ceux qui en feront la lecture. J'ose espérer qu'ils y trouveront même des choses instructives qui augmenteront la somme de leurs connaissances antérieurement acquises et qu'ils seront satisfaits d'en avoir pris connaissance. Je devais aux lecteurs ces quelques explications. Je ne les étendrai pas davantage et je les termine en remerciant bien sincèrement toutes les personnes qui voudront bien lire les feuillets de souvenirs que je livre aujourd'hui au vent de la publicité. Ces quelques observations préliminaires étaient nécessaires, je les avais écrites n'ayant pas songé à me faire rédiger une préface. Je préférais, en effet, rester entièrement moi-même et ne pas me faire encenser par qui que ce fût. Toutefois, j'ai reçu d'un ami, journaliste, dont j'ai fait la connaissance à Rouen, une lettre telle que je ne puis résister au désir de la publier à la suite de mes observations, car elle me paraît les compléter utilement pour l'intelligence de mon livre et combler quelques lacunes auxquelles, je l'avoue bien sincèrement, je n'avais pas même songé. J'espère que mes lecteurs me sauront gré de la leur avoir fait connaître. Elle répond à quelques objections qui se seraient élevées dans leur esprit et les éclaire sur la façon rapide dont j'ai traité certains faits qui semblent nécessiter un plus grand développement, ou qui avaient besoin d'être expliqués pour ne pas avoir l'air d'anomalies.