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L'affaire du bonnet et les Mémoires de Saint-Simon

9781465642608
188 pages
Library of Alexandria
Overview
André Grellet-Dumazeau avait, en 1902, pris prématurément sa retraite. Il était conseiller-doyen de la Cour de Bordeaux et chevalier de la Légion d'honneur. Il se retira avec le titre de Président de Chambre honoraire et consacra, dès lors, tout son temps à des travaux personnels. Il appartenait à une vieille famille de robe. Il descendait d'un lieutenant-criminel au présidial de Guéret, qu'on qualifiait, de son temps: «L'auteur du plus savant commentaire de la coutume de la Marche».—Son bisaïeul, avocat en Parlement, mort en 1807 Président du tribunal d'Aubusson, a été un jurisconsulte distingué; il était membre affilié de l'Académie de législation de Paris. De son grand-père, conseiller à la Cour royale de Limoges, André Grellet-Dumazeau avait hérité le goût des études historiques. A une époque où commençait à se dessiner le mouvement romantique, qui mit à la mode l'archéologie et l'étude des origines de notre histoire, Jean-Baptiste Grellet-Dumazeau était un des fondateurs les plus actifs de la Revue historique et archéologique du Limousin. Le jeune magistrat publiait dans cette revue, ou dans des brochures, de nombreux travaux. Il abordait les sujets les plus divers, mais s'attachait spécialement à l'histoire de la Marche. Si l'on en croit un contemporain, «la langue latine lui était familière comme sa langue maternelle et il lisait couramment, non pas seulement les auteurs classiques, mais les diplômes et les actes du moyen âge». L'abbé de Lépine, conservateur des manuscrits de la bibliothèque du Roi, après avoir lu une dissertation sur une charte du huitième siècle, d'où la maison d'Aubusson prétend tenir l'origine de sa noblesse, disait, en 1829, «qu'il tenait l'auteur comme digne d'entrer, pour ce seul travail, à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres». Le père d'André Grellet-Dumazeau avait continué ces traditions. Président de Chambre à la Cour de Riom, il partageait ses loisirs entre le droit et l'étude de l'antiquité romaine. Il publiait des ouvrages juridiques, notamment, en 1848, un Traité de la Diffamation, qui est demeuré classique. «C'est un très beau livre, disait Jules Janin, plein de faits, plein d'idées et de courage.» Passant sa vie au milieu des auteurs latins, il avait puisé aux sources mêmes les éléments de son Barreau romain. Il est difficile, disait le critique duConstitutionnel, de trouver un livre aussi savant et d'un mérite aussi réel. Le Président Grellet-Dumazeau, à soixante-douze ans, s'occupait encore de traductions latines.