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Les châteaux d'Athlin et de Dunbayne: Histoire arrivée dans les Montagnes d'Écosse (Complete)

9781465651662
208 pages
Library of Alexandria
Overview
Sur la côte orientale de l'Ecosse, en approchant vers le nord, au milieu du site, le plus romantique des montagnes, se trouve le château d'Athlin, bâti sur le sommet d'un roc, dont la base est dans la mer. Cet édifice est vénérable par son antiquité et sa structure gothique, mais plus encore par les vertus qu'il renferme. C'est là que résident la veuve, encore belle, et les enfans du comte d'Athlin, qui périt de la main de Malcolm, l'un des chefs voisins, orgueilleux, oppresseur, vindicatif, et vivant au milieu de tout le faste de la puissance féodale, à peu de distance d'Athlin. Des usurpations sur le domaine d'Athlin donnèrent naissance à l'animosité qui éclata entre les deux chefs. Leurs tribus en vinrent souvent aux mains, et ceux d'Athlin sortirent presque toujours victorieux de ces combats. Malcolm, dont la fierté était blessée par les défaites de ses vassaux, et l'ambition réfrénée par la puissance du comte, conçut pour lui cette haine mortelle que la résistance à des passions favorites excite naturellement dans une ame comme la sienne, dominée par l'arrogance et peu accoutumée à la contradiction; il résolut la mort d'Athlin. Son projet fut exécuté avec la ruse qui forme le trait principal de son caractère. Dans un combat où se trouvaient les deux chefs en personne, il parvint à envelopper le comte accompagné seulement d'une faible partie de sa troupe, et le tua. La mort d'Athlin fut bientôt suivie de la déroute générale de sa tribu qui éprouva un carnage affreux, et dont un petit nombre, échappé avec peine, vint apprendre à Maltida cet horrible événement. Maltida, accablée par ce récit, et privée, par la perte des siens, de l'espoir de réussir dans sa vengeance, s'abstint de sacrifier la vie du reste de ses vassaux; elle se résigna à supporter en silence ses infortunes. Inconsolable de la mort de son époux, Maltida se déroba aux regards du public, et prit le parti de se confiner dans son antique manoir. Là, au milieu de sa famille et de ses vassaux, elle se dévoua toute entière à l'éducation de ses enfans. Un fils et une fille lui restaient pour partager ses soins; et leurs vertus qui se montraient chaque jour davantage, promettaient de la récompenser de sa tendresse. Osbert était dans sa dix-neuvième année; il tenait de la nature un esprit ardent, susceptible de tous les genres de connaissances; l'éducation avait ajouté à cet avantage, celui de donner de l'étendue et de la délicatesse à ses idées. Son imagination était animée, brillante; et son cœur, qui n'avait point encore été refroidi par le malheur, était ouvert à une chaleureuse bienfaisance. Lorsque nous entrons sur le théâtre du monde, l'imagination de la jeunesse embellit chaque scène, et notre ame se répand sur tout ce qui nous environne. Un sentiment de bienveillance nous porte à croire que chaque être que nous rencontrons est bon, et à nous étonner que tout être bon ne soit pas heureux. L'indignation s'empare de nous au récit d'une injustice et à l'aspect de l'insensibilité. Le spectacle de l'infortune fait couler nos larmes, doux tribut de notre pitié; une action vertueuse dilate notre cœur: nous bénissons celui qui l'a faite, et nous nous en croyons capables. Mais quand nous avançons dans la vie, notre imagination est forcée d'abandonner une partie de ces douces chimères; le triste chemin de l'expérience nous conduit à la vérité, et les objets sur lesquels nous portions n'aguères un regard bienveillant, sont examinés d'un œil sévère.