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Les espionnes à Paris

la vérité sur Mata-Hari, Marguerite Francillard, la femme du cimetière, les marraines, une grande vedette parisienne, la mort de Marussia

9781465641915
108 pages
Library of Alexandria
Overview
L’exécution de Mata-Hari a eu le don d’émouvoir et même de passionner une certaine partie de l’opinion publique. Pourquoi? Tout simplement à cause de sa qualité d’artiste et sa réputation de jolie femme. Cette grande vedette de music-hall avait su attirer l’attention pendant sa vie; après sa mort la curiosité a suivi son nom, et on a voulu compliquer, embrouiller le drame qui s’est terminé au poteau de Vincennes. Passe encore pour la curiosité, mais la sympathie dont on a voulu entourer la demi-mondaine est sans excuse. Sans doute il est facile de faire d’une danseuse plus ou moins réputée une héroïne de roman, de la descendre des tréteaux pour la hisser sur un piédestal, de l’entourer d’une atmosphère poétique et sentimentale. De là à la transfigurer, à l’idéaliser et à en faire une martyre il n’y a qu’un pas. Les Allemands l’ont compris et ils présentent la grande espionne comme une grande victime. Ils sont dans leur rôle. Mais que des Français, par snobisme, se rendent complices de la trahison, c’est inadmissible. Et c’est pour détruire la légende créée par des littérateurs mal avisés que nous avons cru devoir mettre à nu l’âme de cette aventurière qui aimait tant, elle, dévoiler son corps en public. A la vérité pour la célébrer il n’y a qu’un public d’exotisme et de prétendus intellectuels, un public de coco et de morphine. Or il faut la juger non en Parisien—dans le mauvais sens du mot, mais en bon Français.