Title Thumbnail

En Virginie Épisode de la guerre de sécession, précédé d'une étude sur l'esclavage et les punitions corporelles en Amérique

9781465636737
281 pages
Library of Alexandria
Overview
L'histoire de l'esclavage et la traite des noirs, tels qu'ils ont existé autrefois, tels qu'ils se dissimulent aujourd'hui, est encore à faire et cette plaie, que l'Humanité porte au flanc depuis l'enfance du Monde, ne peut se fermer sans avoir été sondée. Le document contient des détails souvent monstrueux, parfois horribles, toujours répugnants, sur les pratiques révoltantes auxquelles se livraient les maîtres à l'égard de la race réprouvée et maudite. Reportons-nous tout d'abord à l'histoire de l'esclavage en Amérique, où il était établi péremptoirement que ce système—l'esclavage—ne pouvait être maintenu que par la force brutale; cette déclaration ne put que gagner en autorité, les propriétaires d'esclaves ayant légalement le droit de leur infliger des peines corporelles. Une loi, établie en 1740, tout à l'avantage des maîtres d'esclaves, disait que «dans le cas où une personne, volontairement (ce qui est fort discutable) couperait la langue, éborgnerait, ou priverait d'un membre un esclave, en un mot, lui infligerait une punition cruelle autre qu'en le fouettant ou le frappant avec un fouet, une lanière de cuir, une gaule ou une badine, ou en le mettant aux fers ou en prison, ladite personne devra payer, pour chaque délit de cette sorte, une amende de cent livres sterling (2.500 francs).» D'autre part, on lisait dans le code civil de la Louisiane: «L'esclave est entièrement soumis à la volonté de son maître, qui peut le corriger et le châtier, mais non avec trop de rigueur, de façon à ne pas le mutiler, l'estropier, ou l'exposer à perdre la vie.» En résumé, le droit pour le maître de battre son esclave comme il l'entendait et de lui infliger des punitions corporelles autant que son bon plaisir le lui commandait, mais sans le mutiler ou le tuer, ce droit était parfaitement établi par la loi des États esclavagistes du Sud; et, dans au moins deux États, le maître était expressément autorisé à se servir d'un fouet ou d'une lanière de cuir comme instruments de supplice. Parfois, un esclave était flagellé jusqu'à ce que la mort s'en suivit, et ces cas n'étaient malheureusement pas rares. Un nommé Simon Souther fut traduit devant les Assises d'octobre 1850, dans le comté de Hanover (État de Massachusetts), pour meurtre d'un esclave; reconnu coupable, il fut condamné à cinq ans de détention. A cette occasion, le juge Field fit au jury le récit de la punition infligée à l'esclave: Le nègre avait été attaché à un arbre et fouetté avec des baguettes flexibles. Lorsque Souther était las de frapper, il se faisait remplacer par un nègre qui continuait la flagellation avec des tiges de bois mince. Le malheureux esclave avait été frappé également avec la dernière cruauté par une négresse aux ordres du maître, puis horriblement brûlé sur diverses parties du corps. Il fut ensuite inondé d'eau chaude dans laquelle on avait fait tremper des piments rouges. Attaché à un poteau de lit, les pieds étroitement serrés dans une brèche, le nègre poussait d'affreux hurlements. Souther n'en continua pas moins à accabler le pauvre martyr, sur le corps duquel il se ruait et frappait des poings et des pieds. Cette dernière phase de la punition fut continuée et répétée jusqu'à ce que l'esclave mourut.