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Correspondance

Les Lettres et les Arts

9781465618689
188 pages
Library of Alexandria
Overview
Les lettres qu'on va lire ont été écrites par Émile Zola au début de sa carrière. Il avait noué des relations d'amitié, à Aix-en-Provence, avec le poète Antony Valabrègue, âgé alors de dix-neuf ans et qui faisait ses premiers essais dans la littérature. Celui-ci venait de temps à autre à Paris, avant d'y être fixé définitivement, et, dans l'intervalle de ces voyages, une correspondance s'échangea entre les deux jeunes gens. Zola, de quelques années plus âgé que son ami, lui raconte ses premiers succès, lui fait part de ses projets et de ses théories littéraires, lui parle de ses découragements et de ses espérances, et cherche à lui faire partager ses idées, tout en donnant au débutant des conseils et des avis. Le romancier appelle son ami à Paris, auprès de lui. Il voudrait l'entraîner dans la mêlée littéraire; mais l'esprit contemplatif du jeune homme n'était pas porté vers le roman; son tempérament le dirigea vers la critique littéraire, et plus tard, vers la critique d'art où il se fit rapidement un nom, tout en restant poète jusqu'à sa dernière heure. M. Emile Blémont, dans la préface qu'il a écrite pour le volume des poésies posthumes d'Antony Valabrègue paru en 1902—l'Amour des Bois et des Champs,—cite quelques passages de cette correspondance, dans lesquels Émile Zola envoie des appels pressants à son ami resté à Aix. Les lettres que nous publions, dans ce chapitre à part, ont été écrites d'une façon suivie de 1864 à 1867. A ce moment, Antony Valabrègue s'installa à Paris, et débuta avec des vers dans L'Artiste, dirigé par Arsène Houssaye, à qui Zola l'avait très chaudement recommandé. A cette époque les deux amis se voyaient fréquemment, et la correspondance cessa naturellement. La guerre dispersa les uns et les autres. Émile Zola, à qui le médecin avait conseillé de conduire sa femme dans le Midi, se décida à quitter Paris pour aller installer sa mère et sa femme près de Marseille, chez des amis; quand il voulut revenir, c'était impossible, Paris était bloqué. Il resta donc à Marseille et y fonda, pour occuper ses loisirs forcés, un journal: La Marseillaise. Antony Valabrègue fut incorporé dans la garde mobile des Bouches-du-Rhône. Quelques lettres furent échangées de Bordeaux, en 1871, où les deux amis se rejoignirent après l'armistice. Les années suivantes ne nous donnent plus que de courts billets sans intérêt littéraire, mais qui témoignent que l'amitié des années de début s'est toujours conservée chez les deux écrivains.