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Les Bourbons bibliophiles

Rois & Princes, Reines & Princesses

9781465611598
400 pages
Library of Alexandria
Overview
Il faut remonter jusqu'au XIVe siècle, jusqu'aux anciens ducs de Bourbon, descendants immédiats de Robert de Clermont, pour trouver la première trace de l'amour que ces princes eurent de tout temps pour les livres. Dans la ville de Moulins, capitale de leur duché, ils avaient réuni de bonne heure une riche collection de livres, qui rivalisait avec celle que les rois de France de la maison de Valois commençaient, vers la même époque, à réunir eux-mêmes dans la grosse tour du Louvre. Nous voyons la femme de Louis Ier, Marie de Hainaut, morte en 1354, posséder déjà de beaux livres, et son nom se lit sur un manuscrit du roman de Lancelot que possède la Bibliothèque nationale. Mais le véritable fondateur de la bibliothèque des ducs de Bourbon à Moulins fut le petit-fils de cette princesse, Louis II, dit le Bon, qui mourut en 1410, et dont la sœur, Jeanne de Bourbon, épousa Charles V. Si Raoul de Presles, un contemporain, nous représente le roi de France «estudiant continuelement en divers livres et sciences», le chroniqueur Jean Cabaret nous montre son beau-frère, le duc de Bourbon, se faisant «lire à son disner continuelement les gestes des tres renommez princes jadis roys de France et d'autres dignes d'honneur». Laurent de Premier-fait, qui traduisit pour lui, et sur son désir, les deux traités de Cicéron sur la Vieillesse et sur l'Amitié, l'a loué «d'aimer et hanter les livres» autant que «les hommes raisonnables». D'autres auraient peut-être demandé au roi de France des fiefs et des seigneuries; lui, il lui demandait des livres; c'est ainsi, comme le constate M. Léopold Delisle dans son histoire du Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, qu'il se fit donner par son neveu, Charles VI, dont il fut l'un des tuteurs, deux beaux volumes de la librairie du Louvre, un Tite-Live en 1392, et une Bible en 1397. Sous lui, la «librairie» de Moulins devint «l'une des plus belles et considérables» de l'époque. Elle était riche en «nombreux velins couverts de velours rouge et tanné, garnys de fermaux de leton, de boulhons et de carrees.»