Dictionnaire érotique moderne
9781465600103
808 pages
Library of Alexandria
Overview
Quand nous sommes entre nous, en petit comitŽ, nous n'avons pas besoin de nous gner; aussi arrive-t-il souvent, comme dit Gresset dans son Vert-Vert, que les f., les b. voltigent sur notre bec. Quand quelqu'un nous ennuie, nous lui disons: Tu m'entrouducutes, va te faire foutre. Quand nous voulons dire qu'un individu tŽmoignait le dŽsir de se comporter avec une femme de la manire la plus satisfaisante pour elle, au lieu de faire toute cette longue pŽriphrase, nous disons: Il bandaitcomme un carme. Quand nous voulons exprimer tout le contraire, nous disons que c'est un vit mollet, un bande-ˆ-l'aise. Un homme qui a du courage est un homme qui a des couilles au cul, etc. Pour un Žtranger, tout cela est de l'hŽbreu. Il faut un dictionnaire pour comprendre les mots en usage; mais ne comptez pas sur celui de l'AcadŽmie, 6me et dernire Ždition; MM. les acadŽmiciens n'ont pas assez de couille pour avouer de pareils termes. Il faut quelques hommes d'esprit supŽrieur qui se dŽvouent. Pour la langue franaise, nous avions dŽjˆ le dictionnaire intitulŽ: Erotica verba de M. de L'Aulnaye; ce dictionnaire se trouve ˆ la suite de l'Ždition de Rabelais publiŽe par Desoer en 1820. Il est certainement trs utile, mais il ne donne pas beaucoup d'expressions contenues dans d'autres auteurs contemporains de Rabelais ou plus modernes que lui. M. Auguste Scheler, l'Žrudit distinguŽ, le savant bibliothŽcaire du roi des Belges, crut devoir, pour ce motif, refaire ˆ nouveau ce dictionnaire, et il publia en 1861, sous le pseudonyme de Louis De Landes, son Glossaire Žrotique de la langue franaise (Bruxelles, pet. in-8o de XII 396 p.).ÑNotre excellent et spirituel ami Alfred Delvau voulut aussi refaire ˆ nouveau ce travail; car lui, il avait eu le courage de descendre dans les bas-fonds sociaux, dans les bordels, dans les bastringues, dans les halles. Lˆ, il avait recueilli nombre d'expressions pittoresques inconnues ˆ ses devanciers. Il publia la premire Ždition de son Dictionnaire en 1864. TirŽe ˆ petit nombre, elle fut promptement enlevŽe. Elle donna lieu ˆ de nombreuses contrefaons et ˆ de fort mauvaises imitations. Delvau cependant avait prŽparŽ une seconde Ždition de son Ïuvre, plus ch‰tiŽe et plus complte que la premire, lorsque la mort nous l'enleva, en 1867. Nous recueill”mes ses Žpaves avec soin, et nous en faisons faire aujourd'hui, ˆ petit nombre, une impression soignŽe pour les esprits libres et ŽclairŽs.
