Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville a Biskra et dans les Monts Aurès, entrepris en 1853 sous le patronage du Ministère de la guerre
Ernest Cosson
9781465542540
213 pages
Library of Alexandria
Overview
Dans un premier voyage en Algérie, d’Oran au Chott El-Chergui, exécuté en 1852, nous avons pu étudier les caractères généraux de la végétation de la province de l’Ouest, et reconnaître les principales lois qui président à la distribution des végétaux dans l’Afrique française. Il était important pour nous de compléter ces notions, et, pour atteindre ce but, nous avons demandé à S. Exc. M. le Ministre de la Guerre de vouloir bien nous accorder son patronage pour un voyage d’exploration analogue dans la province de Constantine. L’itinéraire que nous avons suivi, en 1853, de Philippeville à Biskra et de Biskra à Batna, où nous sommes revenu en parcourant une grande partie des monts Aurès, nous a permis non-seulement de compléter, par nos recherches sur des points situés à des latitudes analogues, les données de notre premier voyage, mais encore d’acquérir des notions positives sur la partie septentrionale de la région saharienne de la province de Constantine, et sur la région montagneuse supérieure qui n’avait pas encore été explorée. — La région littorale, de Philippeville à Constantine, était connue par les explorations de Bové, de MM. Choulette et de Marsilly, etc., et surtout par celles de M. Durieu de Maisonneuve, notre excellent ami et collaborateur ; aussi cette partie du pays, où nous n’avons fait que quelques herborisations, ne nous a-t-elle offert qu’un très petit nombre d’espèces qui n’y eussent pas déjà été observées. — La région des hauts-plateaux, dont M. Durieu n’avait pu visiter qu’une bien faible partie aux environs de Sétif, n’était guère connue entre Constantine et El-Kantara, que par quelques espèces qu’y avait signalées M. le docteur Guyon ; aussi elle a été pour nous l’objet de l’examen le plus attentif, et nous lui devons d’intéressantes découvertes. — La région saharienne, aux environs de Biskra, avait déjà été visitée par M. Guyon qui y avait indiqué plusieurs espèces d’un haut intérêt ; mais c’est à M. P. Jamin, directeur du jardin d’acclimatation de Beni-Mora, et à M. Balansa, que le Ministère de la Guerre avait bien voulu nous adjoindre pour nos recherches, qu’est due surtout la connaissance de la végétation de cette partie du Sahara algérien, la seule qui ait été étudiée d’une manière à peu près complète au point de vue de ses productions végétales.