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Les Cahiers Du Capitaine Coignet (1799-1815)

Lor?n Larchey

9781465537607
pages
Library of Alexandria
Overview
Le journal du sergent Fricasse m’a permis de faire revivre un type accompli du soldat de la République. Avec les Cahiers du capitaine Coignet, qui peuvent passer pour un chef-d’œuvre du genre familier, nous tenons le type du soldat du premier Empire, car chez lui le grade ne modifia point l’homme; il resta sous l’épaulette un vrai sergent de grenadiers. Le manuscrit de Fricasse avait été mis à la disposition de ceux qui voudraient en constater l’authenticité. Pour Coignet, je ferai la même offre. En telle matière il est bon de poser la question de confiance dès le début, et ceci m’amène à dire comment les Cahiers sont en ma possession. Vers 1865, à l’étalage d’un bouquiniste, sur le parapet du quai des Saints-Pères, je mettais la main sur deux in-octavo à couverture verte dédiés solennellement aux Vieux de la Vieille: c’étaient les Souvenirs de Jean-Roch Coignet, imprimés en 1851, à Auxerre, par l’imprimeur Perriquet. Leur intérêt me parut si vif, que j’en servis presque aussitôt d’abondants extraits aux lecteurs du Monde illustré, où je poursuivais alors chaque semaine une sorte de revue rétrospective. Les extraits reparurent à la tête d’un volume d’essai publié en 1871, sous le titre de Petite Bibliothèque des Mémoires. «Il n’en est point dont la lecture soit plus attachante, disais-je alors… En admettant que l’orthographe doive sa correction à l’imprimeur, le récit a les allures qui devaient caractériser Jean-Roch.» On voit que j’admettais, à première vue, la sincérité de l’œuvre, mais je conservais le désir de m’en assurer mieux, et je finis par m’enquérir au pays de mon héros. J’écrivis à l’imprimeur du livre et au bibliothécaire de la ville, guide naturel et autorisé en pareilles recherches. Au premier, je demandais s’il avait vu l’auteur; je priais le second de vouloir bien me donner sur la personnalité de Coignet tous les renseignements qu’il pourrait recueillir. Une double réponse arriva bientôt.—D’une part, l’imprimeur déclarait que l’impression n’avait pas été faite sur le manuscrit original, reconnu défectueux. De son côté, M. Molard, bibliothécaire d’Auxerre, me communiquait avec une obligeance parfaite de précieux détails, et me comblait de joie en m’annonçant que le précieux original n’était point perdu